Qu’est-ce que l’aliénation parentale ?
Dans sa définition la plus simple, l’aliénation parentale se traduit par la perpétration d’un parent de comportements aliénants, caractérisant le conflit conjugal avec l’ex-conjoint, qui influencent son enfant, l’entraînant conséquemment à rejeter l’autre parent sans justification. La dynamique familiale est alors complètement perturbée et l’exercice de la parentalité peut devenir difficile.
Bien que ce phénomène puisse paraître comme méconnu, plusieurs experts de divers champs d’étude, comme la psychologie et la sociologie, reconnaissent son existence et son importance.
Évoluant en intensité selon chaque situation familiale, ce problème social peut être caractérisé par divers signes indicateurs, tels que :
- La manipulation émotionnelle ;
- Les fausses accusations provenant d’un parent à l’encontre de l’autre parent ;
- La reproduction par l’enfant de comportements ou de paroles dégradantes d’un des parents ;
- La limitation des contacts symboliques entre l’un des parents et l’enfant.
Le sabotage injustifié par un enfant de sa relation avec un de ses parents n’est pas considéré normal par les psychologues. Un enfant serait ainsi plus susceptible d’éprouver des problèmes psychologiques à court et à long terme, comme des difficultés relationnelles avec ses pairs.
Pourquoi est-il important de différencier l’aliénation parentale de la violence familiale ?
Lors de la détermination de temps parental, la maximisation des contacts est un principe reconnu qui est considéré pour accorder la garde exclusive à un parent gardien. Le défaut de pouvoir démontrer le désir du parent gardien de maintenir la relation entre l’autre partie et l’enfant pourrait influencer le type de temps parental accordé. C’est dans ce contexte que l’aliénation parentale peut avoir un impact, autant chez l’ex-conjoint perpétrant les comportements aliénants que chez le parent en étant victime. Dans tous les cas, l’intérêt supérieur de l’enfant demeure le critère déterminant, ce qui signifie que la preuve de l’existence du phénomène d’aliénation parentale n’entrainera pas inévitablement l’octroi de la garde à la partie en étant victime.
Le cadre législatif québécois actuel ne prévoit pas de conditions d’existence ou de définition explicite de l’aliénation parentale. L’analyse de ce problème social dans un cadre familial est donc réalisée au regard des preuves présentées quant aux comportements des parties.
En contexte de violence familiale (aussi désignée comme violence conjugale), certains actes du parent visé par cette forme de violence peuvent s’apparenter à de l’aliénation parentale, quoiqu’ils aient d’abord et avant tout comme objectif de protéger l’enfant. Par exemple, une mère pourrait tenter de réduire les contacts entre le père et son fils. Dès lors, le rejet d’un des parents par un enfant pourrait être attribué, à tort, au résultat des comportements aliénants adoptés par le parent victime. Suivant cette logique, la partie victime deviendrait « le bourreau ». Cela étant, la confusion entre la violence conjugale et l’aliénation parentale contribue à alimenter, en quelque sorte, l’invisibilisation de la violence familiale.
Il ne faut pas perdre de vue que la Loi sur le divorce oblige maintenant le tribunal à considérer la violence conjugale lorsqu’il est question du meilleur intérêt de l’enfant. Au moment de la détermination de temps parental, la situation peut donc s’avérer très épineuse à la lumière de l’état de la situation.